Kryštof HARANT de Polžice et Bezdružice (Klenovy 1564 - Prague 1621)

Etrange destin que celui de ce homme de grand prestige politique et diplomatique, mais aussi littéraire, grand voyageur, qui fut d'abord très proche de Rodolphe II avant finalement de prendre le parti protestant et devenir l'un des chefs de insurgés lors de la bataille de la Montagne Blanche en 1620. Il périt lors de la répression sanglante qui suivit. Né dans le sud de la Bohême, relativement peu fortuné, il avait reçu une brillante éducation à Innsbruck, à la cour de l'archiduc Ferdinand de Tyrol et en parfait exemple de l'humanisme de la Renaissance, il pouvait s'exprimer en plusieurs langues et abordait de nombreux domaines aussi bien artistiques que militaires. Il nous a laissé relativement peu de compositions, mais au moins cinq messes, des madrigaux et entre autres un motet composé pendant son pèlerinage à Jérusalem (Qui confidunt in Domino) qui fut aussi pour lui l'occasion d'écrire un récit de Voyage en terre Sainte, en Judée et plus loin en Egypte... resté célèbre dans la littérature tchèque. "Il connut la polyphonie de Palestrina et de Josquin des Prés. Mais cette culture, pas plus que celle des musiciens de Philippe de Monte, ne pouvait le conduire à la découverte d'une voie tchèque... il n'y eut pas époque plus cosmopolite...et Harant, aussi érudit fut-il, ne put échapper aux modes." (Guy Erismann, La Musique dans les Pays tchèques, Fayard, 2001, p.77).

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